Broutin
L'indignation créatrice
TOUS INDIGNÉS ! TOUS CRÉATEURS !
A propos de Les habitants de New York constituent le plus grand groupe de sculpture vivante jamais réalisé : les habitants de NY manifestent leur indignation ; les thèmes: expression d'indignation créatrice: Tous maîtres! Tous trans! Tous femmes! Tous hommes! Tous hétéros! Tous homos! Tous dieux!
En accord avec la première partie du crédo de Stéphane Hessel, "Créer c'est résister", en tant que résistance à la destruction et à l'ignorance, la seconde partie de sa proposition "Résister, c'est créer" me semble erronée et dépassée car la création dépasse la résistance à l'ancien et au connu, pour se projeter dans l'inconnu, le neuf.
Ainsi, pour Stéphane Hessel, pendant la deuxième guerre mondiale, il s'agit de combattre et d'éliminer le nazisme et le fascisme, afin de parvenir à une société internationale plus juste fondée sur une Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, et en France, à l'instauration d'une démocratie économique fondée sur la nationalisation des grands moyens de production et des banques.
Or malheureusement, faute d'une vision réellement créatrice de l'économie et de la politique, on a vu ce qu'il en était advenu, un échec qui a porté aux révoltes étudiantes avortées de mai 1968 et, aujourd'hui, à une situation de crise et d'enrichissement d'une poignée d'individus, au détriment de l'ensemble de la population.
Pourtant, on sait aujourd'hui que des solutions nouvelles existent pour dépasser les visions libérale ou marxiste de l'économie. Dans son Traité d'économie nucléaire, publié en 1949, Isidore Isou décrit dans le tome I - le Soulèvement de la jeunesse - une force révolutionnaire inédite, les jeunes ou les externes, qui luttent pour entrer dans le circuit des peines et des plaisirs ou qui, insatisfaits de la place qu'ils y occupent, se battent pour obtenir une place meilleure.
Les solutions sont également publiées et ont parfois connues un début d'application. Réduction des années d'école, accompagnée d'une réforme des contenus de l'enseignement, afin de les adapter aux créations les plus récentes ; introduction du crédit de lancement pour les jeunes, afin de les aider à fonder leurs propres entreprises ; rotation aux postes de responsabilité politique et administrative ; enfin planification intégrale et créatrice, basée sur les possibilités les plus avancées et les besoins réels de la population.
Les raisons de s'indigner encore et encore ne manquent donc pas! Indignation devant la durée des années d'école qui s'allongent régulièrement et qui portent à des diplômes dévalorisés avant même d'être obtenus. Indignation devant le manque de confiance accordée aux jeunes par les internes - installés dans le circuit et satisfaits de la place qu'ils occupent – qui les empêchent de créer leurs propres entreprises et enrichir ainsi notre société. Indignation devant les professionnels de la politique, carriéristes et cumulards. Indignation devant le laisser-faire à long terme des décideurs, plus attachés aux gains immédiats qu'à se projeter dans un avenir bouleversé par les créateurs et validé par la population en fonction de ses envies et de ses besoins réels présents et futurs.
D'autres sources d'indignation sont portées aujourd'hui au premier plan: indignation devant la place faite aux femmes, indignation devant l'insouciance des dirigeants face à l'avenir écologique de notre planète, indignation devant le sort réservé aux minorités notamment homosexuelles. Indignez-vous! Indignons-nous encore et encore… jusqu'à la société paradisiaque!
Broutin, Berlin, mars 2013
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